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lundi 21 janvier 2013

Faire un CAP ?

Ces derniers temps, je reçois pas mal de questions concernant le CAP, la formation à l’Ecole Ferrandi etc… et j’essaie tant bien que mal d’y répondre objectivement. Ce billet s’adresse à toutes ces personnes et j’espère qu’il pourra les éclairer (un peu) !
Attention, il n'est pas fait pour décourager mais simplement pour montrer un peu l'envers du décor et permettre d'être pleinement conscient de ce que représente au quotidien ce type de formation. Tout d’abord, il faut être conscient que cuisiner chez soi et cuisiner dans une cuisine professionnelle ce n’est pas vraiment la même chose. Tout est plus grand, plus chaud et aussi plus lourd… le cuivre vide, c’est lourd mais avec trois litres de bouillon ça devient l’horreur. Ensuite, on cuisine tous les jours et pas forcément ce qu’on aime.
 Le but du CAP est de former les élèves aux bases des la cuisine française comme les taillages (merci mes doigts), les cuissons (merci les brûlures) et les sauces. Aucune cuisine exotique ni même moderne n’est abordée (bio ou légère je ne vous en parle même pas !), aucune entorse ou créativité n'est permise… Si vous n’êtes pas vraiment fan des truites gluantes à vider à 8h du matin, de la chantilly à monter à la main ou encore des sauces un peu lourdes, je vous conseille de vous abstenir. De même, dites adieu à votre manucure et cachez vos mains sous la table lors de vos dîners en ville (même si c’est mal élevé) car elles pourraient en terrifier plus d’un. Oubliez les pantalons seyants, les chaussures sympas et les brushings et investissez dans de lourds souliers et un charmant couvre-chef (c’est obligatoire)… Si vous ne trouvez pas ça suffisant, il reste le tablier et le torchon pour vous épaissir un peu la taille et vous faire une silhouette gracieuse. Les recettes du référentiel datent (un peu) ! Regardez le Maincent et vous comprendrez …. On réalise encore des œufs frits, de la sauce Mornay ou encore de la macédoine de légumes… Je vous fais grâce le l’entremet façon Singapour qui est un must en son genre ! Une horreur de génoise à trois couches dont l’inévitable crème au beure, de la crème, du sucre ….(pour info, j'ai cherché en vain des photos sur le web et n'en ai pas trouvé tellement c'est has been)! Il faut aussi signaler que dans les formations « adulte », il y a de tout… des jeunes, des moins jeunes, des vieux… des français, des étrangers… Bref, un mélange très intéressant sur le papier mais qui au quotidien n’est pas toujours facile à gérer.
 La formation comprend également des cours théoriques d’hygiène, de technologies, de vie pratique qui sont obligatoires, coûteux et franchement pas passionnants. Le niveau des participants étant totalement hétérogènes, tout est vraiment survolé. Vouloir faire ce type de formation pour le « fun » et sans projet précis est à mon sens une aberration et ne sert strictement à rien.
De plus, il faut bien garder à l’esprit que la restauration est un métier merveilleux certes mais assez ingrat et qu’il est strictement impossible de monter un restaurant juste avec une formation telle qu’un CAP. Ah, j’oubliais, si vous êtes une fille, c’est encore plus dur… Je ne sais pas pourquoi mais on part avec un handicap, je sais c’est rétrograde mais c’est comme ça ! Si après ça, vous êtes toujours motivé, sachez que Ferrandi est une formation réputée sérieuse, que les professeurs sont plutôt sympas et patients, que les cuisines ne sont pas vétustes et bien équipées.
 Personnellement, outre les petits désagréments signalés au dessus, j’ai été plutôt contente de l’enseignement proposé en cuisine (bien qu’il aurait pu être soit plus court, soit plus approfondi). J’ai été en revanche extrêmement déçue de la formation théorique, qui m’a pris du temps et qui ne m’a rien apporté. En bref, c’est une bonne formation dont le prix est trop élevé.

ps: cet article a été publié il y a quelques années mais il me paraissait aujourd'hui d'actualité.
Retrouvez moi à 18 heures afin de parler de tout ça!

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